Skip to main content
Manifestations du 19 Septembre 2016 à GOMA, DRC

WASHINGTON POST : LE PRESIDENT KABILA DU CONGO DOIT DEMISSIONNER, par le Comité de Rédaction

En cette saison de la régression de la démocratie, le Congo semble glisser dans sa descente. Après une vague de répression, le régime du président Joseph Kabila est confronté à un moment crucial. Le second mandat de M. Kabila s’approche de sa fin imposée par la Constitution au 19 décembre et il cherche désespérément un moyen de rester au pouvoir.

Juste trois mois avant cette date, la commission électorale était due la semaine dernière de commencer le processus de mise en place d’élections. Au lieu de cela, la commission a demandé à la Cour constitutionnelle pour obtenir la permission de retarder, en disant qu’il ne peut pas mettre à jour les fichiers électoraux avant juillet prochain. La demande de la commission a déclenché des manifestations lundi [19 septembre 2016]. Les chiffres de l’opposition ont signalé plus de 50 personnes qui ont été tuées par les forces de sécurité dans les bouleversements, mais le bilan officiel n’était que 17 morts. Trois partis d’opposition avaient leur siège incendié après les manifestations.

Les manifestations sont un signal de pressentiment qu’il y aura probablement plus d’instabilité si M. Kabila continue de traîner les pieds. Jamais depuis que ce vaste pays avait obtenu son indépendance de la Belgique en 1960, y a-t-il eu une transition démocratique pacifique du pouvoir, et le cours actuel ne semble pas plus prometteur. M. Kabila avait pris [le pouvoir] depuis que son père avait été assassiné en 2001.

M. Kabila avait lancé un appel pour un « dialogue national » en vue de jeter un regard vers l’avenir, mais les principaux partis d’opposition ont boycotté les pourparlers, voyant en eux comme une autre excuse pour M. Kabila de reporter son départ. Le temps est déjà court et il serait impossible de mettre à jour les fichiers électoraux pour inclure les nombreux nouveaux jeunes électeurs qui ont atteint l’âge adulte depuis la dernière élection. Si tel en est le cas, alors il serait sage de concevoir une sorte de processus démocratique dans lequel M. Kabila quitte le pouvoir dans le délai et un leader de la transition est mis en place jusqu’à ce qu’un nouveau président puisse être choisi lors d’une élection, comme certains l’ont suggéré. Mais les chances que cela se produise semblent désormais minces.

Human Rights Watch note que, depuis janvier 2015, les responsables gouvernementaux et les forces de sécurité ont arrêté arbitrairement les militants et les dirigeants de l’opposition, des manifestations d’opposition interdites à plusieurs reprises, empêché les dirigeants de l’opposition de se déplacer librement, tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles sur des manifestants pacifiques, et la fermeture des médias, dont au moins sept restent bloqués. Neuf militants ont été libérés entre le 27 août et le 5 septembre, mais les charges contre la plupart d’entre eux n’ont pas été abandonnées, et beaucoup d’autres restent derrière les barreaux, dont environ une douzaine de jeunes militants pro-démocratiques qui ont été arrêtés à Kinshasa la semaine dernière.

Tout cela et les procrastinations de M. Kabila doivent contraindre les États-Unis, l’Europe et les Nations Unies de parler plus fort et ne pas attendre davantage la violence et le chaos. Kinshasa a besoin d’entendre haut et fort que de nouvelles sanctions seront imposées aux personnes qui violent les droits de l’homme et bloquent la démocratie. La fenêtre d’opportunité se referme rapidement. M. Kabila est certainement en train d’évaluer ses options en prenant note que d’autres dirigeants africains ont traité la démocratie comme une simple bagatelle. Un dernier effort doit être fait pour prévenir la fabrication d’un autre dictateur à vie.

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.