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Submitted by Jean-Marie Mutu on 20 September 2015
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La semaine du 13-09 au 19-09 2015 aura été une semaine spéciale, pas comme une autre au Congo. La RD du Congo ne sera plus le même, car la voile de la peur a été brisée, nous espèrons à jamais. Le géant Africain vient finalement de se réveiller.  

Jamais la RD du Congo n’a traversé une semaine aussi active et déterminante sur le plan politique. Semaine au cours de laquelle, les Congolais étaient unifiés comme un seul homme pour reprendre leur destin en main.

Il faut remonter très loin vers les années 1960 pour retrouver la même détermination. Oubliez la Conférence Nationale et Souveraine où les politiciens étaient prêts à se vendre pour quelques billets verts. Il faut peut-être remonte au 9 mars 1974 dans la mémoire collective du Congo, pour retrouver le même esprit de corps, où le Congo s’était transmuté en un seul homme.

Un peu d’histoire — la première communion des Congolais

Ce fut une douzaine de Congolais, en 1974 et un super homme qui arrivèrent à unifier tout le pays, de Kinshasa, en passant par Idiofa, Kananga jusqu’au fin fond des villages à Kindu et DILOLO dans le Katanga. Le point de convergence et la raison étaient le football et non pas la politique.

Dans les mois précédents, on a vu la mouvance présidentielle jouer avec une opposition qui n’arrivait pas à classer ses joueurs sur le terrain. Qu’est-ce que le pouvoir de Kinshasa n’avait pas cru possible ? des élections locales avec délais fantaisistes ; un découpage de 11provinces en 26 sans budget alloué; proposition de créer une poste de la vice-présidence pour l’UDPS. Deux réunions extraordinaires du Senat pour se plier à la seule volonté de Kabila, etc.

Pour les vaillants joueurs des Leopard en 1974, ils devraient affronter de grands joueurs comme Abro Geisha de l’équipe nationale de l’Egypte. En effet, à la 41e minute, par suite d’une erreur du Joueur Mwepu, un ancien de Tout Puissant Mazembe, les Léopards face à L’Egypte dans le stade Nasser au Caire venaient d’encaisser le premier but en demi-finale.

C’était le choc, le désarroi avec une émotion indescriptible partout au pays. Juste après la mi-temps l’enfant terrible de l’équipe Egyptienne, Abo Greisha venait d’inscrire à la 54e minute, le deuxième but qui allait nous donnait des maux d’estomac. L’arithmétique simple nous disait qu’il ne restait aux Leopards que juste 35 minutes dans un pays étranger pour faire l’impossible.

Mais, juste une minute après le but d’Abo Greisha, le Congolais Ndaye Mulamba venait de répondre à Abo Greisha en inscrivant le premier but des Léopards. Ça sera suivi d’un but de Matandu qui égalisa à la 61e minute. Tous les quartiers du Congo étaient à l’unisson. Des cris hystériques fusaient de chaque maison. Ce n’était pas tout, ceux qui suivait a la radio entendirent le reporteur criait Ndaye, Ndaye, Ndaye... Goooal ». C’était la communion des Congolais.

Le score final fut 3-2. Ndaye venait d’unifier le Congo pour propulser le Congo en final contre-la Zambie. Une fois de plus Pierre Ndaye Mutumbula inscrira deux goals dans le premier match nul de final, qui sera rejoué au 14 Mars 1974. Encore une fois Pierre Ndaye Mutumbula sera le héros, un super homme, avec ses deux goals à la 30e et la 76e minute qui donneront une victoire de 2-0 des Léopards face à la Zambie.

La deuxième communion des Congolais

Apres l’humiliation par la vote — la loi sur la distribution de sièges — que permit Leon Kemgo wa Dondo, sous menace de Kabila en Aout, le mois de Septembre 2015 sera différent. On ne peut pas pointer de doigt un seul héros. C’est un collectif de héros qui vont briser la peur et marquer l’histoire du Congo et partant du sous-continent sud-saharien Africain.

Le coup d’envoi partira de monsieur Etienne Tshisekedi — en convalescence en Belgique — qui rejeta à la date du 13 Septembre 2015, l’offre de la vice-présidence que Joseph Kabila lui avait proposée en contrepartie d’un « glissement » de 2 ans. Ce refus tomba dans le filet du coté mouvance présidentielle avec la même force que le tir de Pierre Ndaye Mulamba.

Mais dans l’entre-temps, les réunions se multipliaient dans le Camp de la Dynamique de l’Opposition pour le meeting du 15 septembre 2015, à la place Sainte-Thérèse de Ndjili. La participation était nombreuse, les calicots multicolores des différents partis politiques couvraient à perte de vue la place Sainte-Thérèse. Hélas, le grand absent dans cette journée historique fut l’UDPS, bien que quelques membres défièrent leur hiérarchie pour communier avec la Dynamique de l’Opposition. Portant les calicots, drapeaux et au rythme de la fanfare, les jeunes libérés de toute peur n’hésitaient pas de dire « non au glissement » devant les caméras.

Non, non et non au glissement

« Non, non, et non au glissement, Ca ne va pas, to lingi boulot », traduction « Non, non, et non au glissement, Ca ne va pas, nous avons besoin du travail », disaient les jeunes kinois et les officiels qui déferlaient sur la place Sainte-Thérèse comme une marrée humaine interminable. On ne pouvait pas rater la courageuse madame Tokwaulu qui avait écrit une lettre ouverte au président Français, Francois Hollande. Finalement une 4x4 Mitsubishi, accompagnée par des jeunes en cortège se fraya un passage dans cette assemblée.

L’honorable Kamerhe, en képi rouge qui venait de débarquait de la Jeep. Comme il saluait l’assistance s’avançant vers la tribune tout en prenant le maximum de bain de la foule possible, les membres de l’UNC  firent un cordon humain autour de lui pour l’y accompagner. A la tribune, vont se rassembler les grands ténors de la Dynamique de l’opposition, entendez Vital Kamerhe, Eva Bazaïba, Olengha Nkoy, Kiakuama Kiakiziki, Martin Fayulu, etc.

Le dénominateur commun

Le dénominateur commun du thème dans les discours fustigeait Kabila à respecter la constitution. Le « Non au glissement, non au dialogue » était répété dans tous les discours. Pour l’honorable Kamerhe, le dialogue était le « mutego ya panya », traduction, piège à rats. Il demandait une passation de pouvoir entre l’ancien et le nouveau président pour la première fois dans l’histoire du Congo.

Madame Bazaiba du MLC, armée d’une copie de la constitution à la main, sera plus directe, en disant « Non au glissement, non au dialogue ». « Tolingi bitumba te », on ne veut pas des affrontements. « Avec Dieu, nous vaincrons, nous vaincrons » dira-t-elle. L’Opposition est un policier de la démocratie, pour que les gens ne mettent pas de « Nyamu Nyamu », entendez trouble ; elle dira que l’opposition avait le droit de conquérir le pouvoir que c’était un droit sacré, ancré dans la constitution, mais aussi que nul n’était au-dessus de la loi ;

Rendez-vous le 27 novembre 2016, élection présidentielle ; le 20 décembre, passage civilisé du pouvoir. « Sénateur à vie ou poursuivi pour haute trahison ». Finira-t-elle par articuler les deux choix du président Kabila ?

Les noms de prisonniers politiques étaient cites suivi d’une réponse en chœur « Libérez, libérez ». Furent cités le nom de Jean Pierre Bemba, Jean Claude Moyambo, Christopher Ngoyi, Diomi Ndogala, Alfred Bayuma, Yves Bakambala, Vano Kiboko (ex-député, condamné à trois ans), Aimé Yangambi, et Eric Kikunda (10 ans de prison).

L’honorable Kamerhe injecta l’énergie dans l’assemblée quand il prit la parole et harangua la foule avec « Congo ebele ya ba chômeurs, eh toza ba chômeurs, eh toza ba chômeurs... », entendez « Le Congo de nombreux de chômeurs, nous sommes de chômeurs ». Il dira aux journalistes que remplir la place Sainte-Thérèse était équivalent à remplir le stade Kamanyola.  

Il fit référence à l’article 74 de la Constitution que Joseph Kabila avait signé, « Moi, Joseph Kabila, je jure devant Dieu et la nation d’observer et de faire respecter les lois de la République du Congo ». Il demanda à l’assistance : « Est-ce qu’on peut tromper Dieu ? » L’assemblée chantait « Tolembi ye, tolembi ye ». A sa demande de « Bana Kinshasa, oyo balembi ye, maboka likolo », traduction, ceux qui sont fatigués de Kabila les mains en l’air, c’était tout le monde. Il posa la question, « Bino moko, peuple Congolais, bo chasser kobanga, bo yeba soki bolali pongi, mboka ekosala nini? ». L’assemblée rétorqua « Mboka ekufi ».

« Mpo na kusikisa, ba paya bazo lela. Ba adopter bana na kati ya mboka na biso, au lieu ba zala ba Shege na nzela. Ebele ba lingi ba zuwa bango na Etats-Unis, mo susu na France mpe na Belgique. Mais gouvernement à libérer dossier wana, puisque awa chomage eleki, en attendant biso to ya kolukela bino misala. Na pesi bino mbote mingi », traduction, « Pour conclure, les étrangers pleurent. Ils ont adopté les enfants dans notre pays. Au lieu qu’ils deviennent des Shege (enfants et adolescents vivant dans la rue), ils veulent les prendre. Nombreux sont les Américains, aussi les Français et Belges. Mais le gouvernement doit libérer leur dossier, puisque le chômage est trop. En attendant que nous venions vous trouver du travail ».

Martin Fayulu prit la parole et fut plus mordant quand il entonnant. « Au revoir, au revoir mbote ya suka », traduction, « Le dernier au revoir » et il demanda. « Est-ce Kabila à ko bangisa biso », traduction, est-ce que Kabila peut nous faire peur ? « Soki aboyi ba election, to kosala ndenge bandeko ya Burkina Faso basalaki », traduction, « S’il refuse de partir nous allons faire comme nos frères du Burkina Faso avaient fait ». Et il lut l’article 64 de la constitution : « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individu qui prend le pouvoir par la force, ou qui exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ».

Quelques mots de l’Ambassadeur Herman Cohen

Au moment précis que le meeting se déroulait à Ndjili, l’Ambassadeur Herman Cohen, l’ancien sous-secrétaire d’Etat Américain était en plein interview à la chaine Al Jazzera international, en train de dynamiter les derniers espoirs du Président Kabila et son entourage à s’accrocher au pouvoir.

« Il doit y avoir des progrès d’ici la fin de cette année. Donc ce que vous allez voir sera une action combinée des États-Unis et l’Union européenne, en mettant les sanctions contre la famille présidentielle d’abord, puis son entourage. Il [le président Kabila] dispose des groupes de gens très louches comme son chef de police, chef de l’armée, et le chef de l’ANR qui fait tout pour l’entêté de faire tout ce qui est nécessaire pour rester au pouvoir. Ces gens seront sanctionnés. Ils ne peuvent pas se cacher et ça sera difficile pour eux. » dira Herman Cohen à la télévision Al Jazzera.

La géopolitique et les démissions en cascade

Kabila qui avait nourri quelques espoirs après son passage en Chine, cru un instant que le coup de Tshisekedi et du meeting de Ndjili allait clôturer une semaine déjà tumultueuse et brutale. Mais, l’impensable et même du jamais au Congo allait se dérouler.

Les leaders du Groupe de 7, aussi connu comme G7 furent convoqués à Kingakati pour essayer de régler les différends dans leur famille politique. La réunion fut ouverte par Kabila et après cinq minutes, il quitta la salle pour permettre un échange fructueux des participants.

Tout d’abord, les leaders du groupe de 7 furent surpris de remarquer la présence des non-membres du bureau politique dans la salle. Comme le secrétaire général du Palu, Makina Malwengi et le Secretaire général du PPRD Henri Mova Sakani. Est-ce que l’objectif était de les minoriser, se demandaient-ils ?

Par la suite, le président du parlement Aubin Minaku continua à modérer la réunion. Mais au lieu de discuter les points à l’ordre du jour, examiner les raisons étayées dans la lettre du G7 et régler les différends, il se mit à vociférer des menaces envers les leaders du G7.

« De qui vous prenez-vous », dira Aubin Minaku, « l’autorité morale a le droit au respect ! », s’attaquant à Monsieur, Pierre Lumbi, ancien conseiller spécial du Président Kabila qui ne pouvant pas supporter, les écarts de langage se mit debout et quitta la salle.

 Il ne savait pas que le ministre Olivier Kamitatu lui avait emboité le pas ; ensuite ce fut le tour de Mwando Nsimba ; le vice-président du MP (Mouvance présidentielle) Dr Didier Molisho Sadi de vider le lieu.

Monsieur Aubin Minaku s’en prit à l’honorable Lutundula qui était resté derrière. Les deux personnalités continuèrent à échanger brillamment : « Tu es petit en politique. Tu viens à peine de terminer les études. Nous, on a fait beaucoup des choses pour ce pays », disait l’Honorable Lutundula, très exaspérer.

Il sera appuyé par Baba Kyungu wa Ku Mwanza qui dira : « Vous ne pouvez pas nous intimider » ; le Président du Parlement, Monsieur Aubin Minaku et l’honorable Lutundula en vinrent aux mains.

Cependant, les menaces n’avaient plus d’effet pour stopper les démissions en cascade. Nous n’avons pas validé les rumeurs sur la démission du ministre des Affaires étrangères, monsieur Raymond Tshibanda ; mais, le ministre Tambwe Mwamba qui voulait également démissionner fut menacé par le président Kabila lui même. En ce moment précis, sa maison de Ma Campagne est encerclée par la garde présidentielle, les Bana Mura.

Le Plan Chebeya-2 — Le Gouverneur Moise Katumbi Tchapwe et les membres du G7 dans l’œil du cyclone

Comme si la semaine n’était pas déjà trop surchargée, une messe noire fut tenue parmi les durs de durs du régime avec l’objectif d’éliminer physiquement les membres du G7 et le gouverneur Moise Katumbi a qui le gouvernement imputait le départ des membres du G7, sans faire un examen de conscience que leurs conseils au président Kabila entrainaient le pays dans un gouffre sans fond, « un schéma suicidaire ».

Le gouverneur Moise Katumbi à qui, par la jalousie, le gouvernement attribue tous ses troubles et même le rhume et maux de tête du président Kabila, est une proie facile à cause de sa popularité et le succès de sa gestion qui a franchi les frontières. Le centre BERCI  l’avait coté à 61 % alors que le président Kabila est à 10 %... Comme l’avait dit Miguel de Cervantes, « la jalousie ne permet jamais de voir les choses telles qu’elles sont. Les jaloux voient le réel à travers un miroir déformant qui grossit les détails insignifiants, transforment les nains en géants et les soupçons en vérité ». Pas étonnant que Kabila attribue tous ses problèmes au Gouverneur Moise Katumbi Tchapwe, au point de chercher à l’éliminer physiquement à plusieurs reprises.

Est-elle réelle, cette communion subite et spontanée des Congolais ?

Il y a un début pour tout, mais, quelle semaine ? Cette semaine aura marqué un point d’inflexion dans la trajectoire politique du Congo. Jamais le Congo n’avait connu autant des démissions volontaires en cascade. Aussi, jamais le peuple Congolais n’a été unifié comme en 1974.

Les voies de sortie de Kabila

Toutes les voies de sorties sont bloquées. Les tètes pensantes qui entourent Kabila, entendez, les Aubin Minaku, Albert Yuma, Henri Mova Sakanyi... doivent regarder le président Kabila en face et lui dire « Game is over ». Il doit respecter la Constitution et choisir de rester Sénateur à vie ou se faire attaquer pour violation de l’article 64 de la constitution au 21 Décembre 2016. D’après la Constitution, tous les Congolais auront le devoir de l’éliminer en violation de l’article 64 !!! Ironiquement, c'est bien le président Kabila qui avait signé cette loi !

Aussi, quand on a un taux de popularité à un chiffre, il faut se réveiller, saisir la bouée de sauvetage, la seule loi qui pourra l’amnistier et ne pas le livrer à la CPI (Cour pénale internationale).

Il ne pourra jamais convaincre le président Barak Obama, lui qui avait quitté le luxe de Wall Street pour aller travailler dans les quartiers pauvres de Chicago, ou il sera révolté et décidera d’aller se spécialiser en droit et enseigner « la Constitution » à l’Université de Chicago.

Le changement politique aux Etats-Unis est comparable à une course au relais, ou un président doit passer le bâton à l’autre ; même s’il y a changement, madame Hillary Clinton avait écrit ceci : « Kabila était distrait et incapable de se concentrer, manifestement dépassé par les nombreux problèmes que rencontrait son pays. Parmi eux se posait la question de rémunération des soldats. Indisciplinés et sous-payés, ils étaient devenus aussi dangereux pour les habitants que les rebelles qui attaquaient depuis la jungle ». Madame Clinton ne pourra jamais supporter Kabila.

Du Côté républicain, ça sera beaucoup plus pire, car cette voie est déjà balisée contre lui. Ne parlons même pas de Louis Michel. Quant aux Chinois, ils ont besoin des Américains et attendent que les Américains les tirent d’affaires. Ce que fit, le gouverneur de la Banque Centrale des Etats-Unis ( Federal Reserve - Madame Janet Yellen ) ce mercredi passe, en refusa de faire monter les taux d’intérêt tant attendus, qui aurait précipiter les fuites de capitaux de la Chine vers les Etats-Unis et envenimer une situation économique au ralenti.

Un pays digne ne doit jamais oublier ses héros. Ainsi, Pierre Ndaye Mulamba, comme tant d'autres ancien leopards, est un héros qui merite une reconnaissance nationale. Le prochain gouvernement doit allouer une compensations à sa famille. Les politiciens qui se demarquent aujourd'hui seront reconnu pour leurs efforts. Cependant, ceux qui vont entrer dans le gouvernement et supporter le président Kabila pour depasser les 457 jours, 18 heures, 12 minutes et 36 secondes qui lui restent à l’écriture de ces paragraphes, sachent que « toucher égale à jouer ». Sauvez le pays et sa constitution ou sauvez le president Kabila. C'est votre choix, mais nous prenons bonne note !