Skip to main content
Kabila, un homme sans parole d'honneur

Egarements, dysfonction et élasticité de la parole du Président Joseph Kabila

Joseph Kabila a Jeune Afrique — « La Constitution, c’est sacré... Le pouvoir use. Il faut savoir s’arrêter ». Qu’est ce qu'il est devenu ce Joseph Kabila de 2007 ?

De par l’histoire, beaucoup de sages ont parlé sur la valeur de la parole d’honneur. Horace disait « une parole une fois lancée ne peut pas revenir ». Il sera complété plus tard par un proverbe Touareg qui dit « Mieux vaut briser sa jambe que briser sa parole. ». Parmi tant d’autres citations sur la valeur de la parole d’honneur, citons également Jean-Baptiste de La Roche qui disait, « Entre gens d’honneur, la parole est un contrat. ».

En parcourant rapidement l’interview du président Kabila, « Kabila, Cartes sur table » du 25 juin 2007 à 16 h et mis à jour le 25 juin 2007 à 17 h, Joseph Kabila, les Congolais l’avaient cru et bien que nous soyons en 2015, « Les paroles [de Kabila] retentissent plus loin que les fusils. » comme dirait le proverbe Malgache,.

Toujours fidèle à sa ligne éditoriale et décidé à lui repeter ses paroles, Congovox.com a retrouvé une partie de l’interview passée par Le Président Joseph Kabila en 2007 à Jeune Afrique dont nous publions quelques passages intéressants. Dans l’interview, Joseph Kabila, les yeux tournés droit vers le journaliste de Jeune Afrique affirmait, excusez la hausse du ton, LE POUVOIR USE. IL FAUT SAVOIR S’ARRETER. Suivez la brève échange.

La manque de parole d'honneur

Jeune Afrique : La Constitution vous donne droit à deux mandats de cinq ans. Vous devrez donc, si vous êtes réélu, quitter le pouvoir au plus tard en 2016, à l’âge de 45 ans. Ne serez-vous pas tenté de faire modifier cette disposition pour demeurer aux affaires ?

Kabila : La Constitution, c’est sacré

Jeune Afrique : Certains de vos pairs l’ont dit. Avant de changer d’avis.

Kabila : Mais Joseph Kabila n’est pas comme les autres. J’ai donné ma parole d’honneur en promulguant cette Constitution, je n’y toucherai donc pas. Le pouvoir use. Il faut savoir s’arrêter.

Jeune Afrique : Doit-on vraiment vous croire ?

Kabila : Je vous donne ma parole d’officier. Que voulez-vous de plus ?

Jeune Afrique : La révision en cours d’une soixantaine de contrats miniers signés pendant la période de transition ne risque-t-elle pas de gêner certains membres de votre entourage ?

Kabila : Cela ne me gêne pas à titre personnel, ni aucun de mes proches. De quoi s’agit-il ? D’une évaluation de la situation, cinq ans après l’adoption du code minier en 2002 : qu’est-ce qui n’a pas marché ? Comment corriger les erreurs ? Comment mieux profiter des réussites ? C’est une démarche responsable qui n’a qu’un seul but : la réappropriation par le Congo de son patrimoine minier. Il ne s’agit pas de régler des comptes avec tel ou tel partenaire étranger ou congolais, mais de se dire, les yeux dans les yeux, ses quatre vérités.

Jeune Afrique : Votre gouvernement compte soixante ministres et vice-ministres. Êtes-vous sûr qu’aucun d’entre eux ne songe à profiter de son poste pour s’enrichir ?

Kabila : Je l’ai clairement dit en Conseil des ministres : ce type de mentalité est désormais banni.

Jeune Afrique : Et si l’un d’entre eux est attrapé la main dans le sac ?

Kabila : Sa destination est toute trouvée : la prison de Makala.

Jeune Afrique : À qui pensez-vous ?

Kabila : Je ne vous le dirai pas ! Une chose est sûre : quand on fera le bilan en septembre prochain, il y aura beaucoup de candidats pour Makala.

Nous constatons à ce jour qu’entre ce qu’il a dit en 2007 et aujourd’hui en 2015 il y a une marge importante. Qu’est-ce qui a changé dans l’entre-temps ? L’homme ayant mordu aux honneurs ne veut plus lâcher le morceau. A travers ces genres d’agissements, on, peut facilement discerner le caractère de la personne y compris sa moralité. L’homme (entendez Joseph Kabila) n’a pas un brin de parole. Sa parole ne vaut rien, il parle sur les deux coins de la bouche et il ne respecte rien, absolument rien. De ce fait, il est impossible de lui faire confiance.

La dysfonction comme politique nationale

Par ailleurs, dans la dysfonction qu’il a instituée comme politique nationale, aucune règle de gestion et de prérogatives n’est observée. Le Vice-Premier Ministre chargé de l’intérieur ne peut vraiment pas nous contredire. Il n’a plus que ses yeux pour pleurer.

Après l’affaire de la SNEL à Brazzaville et connaissant ses appétits voraces en matière d’argent, désormais, les fonds relatifs aux frais de missions des Députés Nationaux dans le cadre de la campagne d’explication sur le découpage des certaines provinces sont directement payées aux Députés par Le Directeur général de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), Monsieur Kalev.

Nous observons des files interminables des Députés au bureau de l’ANR violant ainsi la philosophie budgétaire du Gouvernement. Peut-on dès lors, parler d’une « orthodoxie dans la gestion des fonds de l’Etat ?

Que fait-on des prescrits des organismes financiers internationaux en matière d’affectation des fonds ainsi que leurs utilisations ? Et nos partenaires multilatéraux et bilatéraux ? Il est aisé de comprendre pourquoi, nos frontières sont attaquées par des forces occultes au moment où le DG de l’ANR et ses services sont entrain sont réduits aux agents payeurs et passe leur temps a payer les frais de mission des Députés Nationaux.

C’est incroyable, quand le Vice-Premier Ministre en charge de l’intérieur et décentralisation, censée le faire, il passe son temps à fulminer de colère. De ce fait, il s’en fout pas mal du dossier des enfants adoptés qui trainent dans ses bureaux.

Au finish, nous ne savons plus qui fait quoi dans ce pays. Dans un de nos précédents articles, nous avions évoqué la sagesse qui dit que « ... Jupiter rend fou celui qu’il veut perdre... », répétons également le proverbe Malgache, « Les paroles retentissent plus loin que les fusils. ». Le peuple congolais n’oubliera pas au 16 Décembre 2016.

Categories

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.