FLASH, FLASH, FLASH : L’ARRESTATION DE VITAL KAMERHE PROVOQUE LA COLERE DE KABILA
Confrontés à la pandémie du Covid19, les Congolais ont reçu aujourd’hui un véritable baume au cœur avec le mandat d’arrêt provisoire lancé par la justice contre Vital Kamerhe qui passera désormais ses nuits loin de la chaleur du foyer familial.
L’homme-orchestre des chantiers des 100 jours est aujourd’hui domicilié dans la chambre no.2 du Pavillon 8 du CPRK à Makala en compagnie de 20 autres prisonniers. Malgré les appels de Kingakati, la justice congolaise est demeurée imperturbable. Les preuves accumulées contre Vital Kamerhe Luakanyingiyingi sont tellement flagrantes que le procureur général près de la Cour d’appel de Kinshasa/Matete Kisula Betika Yeye Adler n’avait d’autre choix que de placer son invité sous le régime de « prévenu » et de conduire son invité à Makala.
Plusieurs chefs d’accusation sont à charge de l’ancien Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat. Mais tous les Congolais retiendront que pour permettre la manifestation de la vérité et éviter un fuite éventuelle, Vital Kamerhe devait être immédiatement placé sous les verrous. Son refus arrogant de se présenter à la première invitation et le recrutement d’une centaine de manifestants confinés aux abords du parquet en violation des principes élémentaires de sécurité contre le COVID19 ont achevé de convaincre le procureur de ne pas céder aux pressions de l’UNC et du Sénateur à vie.
Jusqu’à la dernière minute, Joseph Kabila a continué à croire que Vital Kamerhe pouvait être son dauphin. Il avait décidé d’en faire son candidat et le préparait pour 2023. Les rencontres régulières et les échanges téléphoniques entre les deux hommes illustraient le retour du leader de l’UNC dans les bonnes grâces des Kabila.
La situation du grand ordonnateur du programme des travaux d’urgence des 100 jours du nouveau Président est devenue de plus en plus délicate à mesure que les enquêteurs ont enregistré les déclarations des principaux opérateurs économiques sélectionnés par Vital Kamerhe pour effectuer les différents ouvrages. A la suite d’une sélection opérée par le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat en violation flagrante des prescrits de la loi sur les marchés publics, des commissions importantes auraient été perçues et placées sur des comptes bancaires dont les titulaires sont connus des enquêteurs. Parmi ces bénéficiaires, on compte des membres de famille de Vital Kamerhe. C’est donc une vulgaire affaire de détournements qui vient aujourd’hui mettre un terme à la flamboyante carrière du président de l’UNC.
L’arrestation de Vital Kamerhe a provoqué la colère de Joseph Kabila. Alors que les deux hommes avaient échangé et que Joseph Kabila avait donné à son allié la garantie que rien ne pouvait lui arriver, le mandat d’arrêt provisoire et le placement sous les verrous de Vital Kamerhe constituent une gifle et un camouflet pour le président sortant. Tout indique que Joseph Kabila va continuer à presser Félix Tshisekedi de mettre un terme à la procédure engagée contre son allié. Or, parallèlement, à la 11ème Rue, au siège de l’UDPS, l’arrestation de Vital Kamerhe a suscité la joie des parlementaires-debout. Depuis plusieurs mois, les partisans de Félix Tshisekedi attendaient l’écartement du plus proche collaborateur du Chef de l’Etat suspecté de s’enrichir éhontément et de rouler pour Joseph Kabila.
Vital Kamerhe neutralisé, ce sont les cartes politiques au sein de la majorité qui sont rebattues. Dans ce dossier, un recul de Félix Tshisekedi sur injonction de son prédécesseur affaiblirait considérablement un pouvoir à la recherche d’un soutien populaire interne et d’une crédibilité à l’extérieur. Dans la lutte contre la corruption, l’indépendance de la justice est le seul gage de réussite. Toute interférence de la politique conduira inévitablement à une nouvelle fracture entre le pouvoir et le peuple congolais qui attend de voir la réalisation des promesses du Président de mettre un terme aux détournements des deniers publics. Surtout à l’heure où les hôpitaux, les médecins et le personnel soignant manquent de tout pour faire face à la pandémie du COVID19.
