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Les membres de la CENCO

Le Pape n’ira pas chez Kabila

Le 30 juin est en principe jour de fête en République démocratique du Congo. Il aurait pu l’être en fait, si la situation politique le permettait. On ne peut avoir goût à fêter une indépendance qui ne semble pas avoir apporté la prospérité et la démocratie à un pays qui souffre toujours de sa gouvernance.

L’opposition au pouvoir du président Joseph Kabila a été renforcée par l’apport de l’église catholique. Les évêques ont exigé la tenue des élections législatives et présidentielle en décembre 2017 et ne semblent pas prêts à abandonner cette revendication populaire.

« Debout Congolais ». C’est ainsi que les évêques de la République démocratique du Congo, réunis au sein de la Conférence épiscopale nationale congolaise (CENCO) ont baptisé le courrier qu’ils ont adressé, le 23 juin,  au président Joseph Kabila. Le courrier a révélé un bilan jugé catastrophique de la situation du pays, et nommé le responsable de la crise politique, économique et sociale qui entrave la marche du pays vers la démocratie et la prospérité.

Pour eux, c’est Joseph Kabila, le président, qui refuse toujours d’organiser des élections réclamées par toutes les composantes de l’opposition, par le peuple et exigées par des puissances et des organisations internationales, dont les Etats-Unis et l’Union européenne. Le Vatican, lui aussi semble avoir pris le parti des évêques et du peuple. Ainsi que l’a annoncé le Nonce Apostolique Luis Mariano, s’il doit y avoir une visite du pape à la RDC, celle-ci ne pourra avoir lieu qu’après les élections législatives et présidentielles. La visite qui avait été annoncée pour cet été a été effectivement reportée.

« N’ayez pas peur chers Catholiques du Congo et tenez-vous débout! », dit le Nonce aux catholique du pays qu’il invite ainsi à travailler pour la paix et à vous engager avec ferveur dans la lutte civique pour la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées.

Le Nonce a précisé que le pape qui « suit avec attention les événements de la RDC », attend « l’heure d’une visite dans notre pays ». Il a tenu à préciser que les Etats-Unis étaient eux-aussi attentifs, se référant à la déclaration du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson qui, au nom de la Maison Blanche a plaidé pour une alternance politique.

 Au lieu de la fête, donc, la RDC a vécu une journée chargée en violation des droits humains. Des arrestations ont eu lieu parmi les rangs de l’opposition. Selon l’UDPS (Union de la démocratie et le progrès social), plus de cinq cents de ses membres ont été détenus dans des endroits différents du pays.

Augustin Kabuya, le porte-parole du parti, a même précisé que la plupart des détenus ont été enlevés aux arrêts de bus ou lors d’actions de sensibilisation pour les prochaines élections.

Pour sa part, le Parti national pour la démocratie (PND), proche du principal opposant à Kabila, Moïse Katumbi, signale que deux de ses dirigeants ont été arrêtés le 19 juin et exige leur libération. Selon le PND, il s’agit du secrétaire interfédéral du parti pour la ville de Kinshasa, Philippe Ngoma et un compagnon. Ils se trouvent dans un cachot des renseignements militaires, a précisé le secrétaire général du PND Christian Momat.

Plusieurs citoyens anonymes sont constamment harcelés par la police et les services de sécurité, déplorent des ONG des droits de l’homme.

 

 

SOURCE: http://www.pouvoirsafrique.com/2017/07/04/pape-nira-chez-kabila/

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