Lettre ouverte aux leaders de l’opposition congolaise

Messieurs Martin Fayulu, Matata Mponyo, Dr Denis Mukwege, Denis Sessanga, et Moïse Katumbi

 

Nous sommes à 11 jours du début de la campagne présidentielle. Ne sachant pas si les élections auront lieu ou non, et s’il faut négocier une transition « sans Félix Tshisekedi », nous pensons qu’il est important de vous rappeler les enjeux de cette situation.

 

Depuis son indépendance en 1960, la République démocratique du Congo a connu de nombreuses crises, dont certaines ont failli mener à son éclatement. La sécession katangaise, la guerre de rébellion de 1964, la guerre de l’AFDL en 1996, l’invasion du Rwanda en 1998 suivie par les négociations de Sun City, les tensions populaires à l’élection présidentielle de 2018 sont autant d’événements qui ont mis en danger l’unité de la RD Congo.

 

Aujourd’hui, la situation est plus grave que jamais, plus grave que tous les événements passés combinés. La raison en est simple : Félix Tshisekedi, qui n’a pas été élu démocratiquement, est incapable de faire face aux défis auxquels le Congo est confronté, et il a instrumentalisé le tribalisme comme politique pour le contrôle du pouvoir. La corruption métastatique, la forte tension politique, la violence contre sa propre population, et la pauvreté atteignent des niveaux si élevés qu’aucune autre période depuis 1960 n’a connu une telle situation.

 

Si Félix Tshisekedi reste au pouvoir, il est probable que la situation se détériore davantage et qu’un élément déclencheur provoque une éruption populaire. Ainsi, les tensions tribales pourraient se transformer en guerre civile, et les puissances étrangères pourraient intervenir pour s’approprier les énormes richesses du pays.

 

Pour éviter ce scénario catastrophe, il est urgent que l’opposition se réunisse et choisisse un candidat commun pour les élections présidentielles. Ce candidat doit avoir les qualités suivantes :

 

• Être un nationaliste convaincu, avec un réseau interne et externe solide.
• Être capable de rendre justice aux victimes de massacres et autres abus qui ont souffert en raison des invasions externes et du manque de justice interne.
• Être capable de faire face à Yoweri Museveni et Paul Kagame, et de les forcer à retirer leurs troupes (ADF, FDLR, M-23...) et à cesser leurs déstabilisations du Congo.
• Être capable de calmer la population de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud.
• Être capable de rétablir et de restructurer l’armée, la police, et les services de renseignement congolais en moins d’un an.
• Être capable de réduire les excès du budget de l’État, de relancer l’économie, et de créer un environnement propice aux affaires.
• Être capable de calmer les velléités sécessionnistes du Katanga.

 

Toute l’opposition doit rester unie jusqu’à ce que les élections soient confirmées pour négocier la bonne tenue ou le départ de Félix Tshisekedi. Sur la base de ces sept critères énumérés ci-dessus, le candidat qui obtient le plus de points sans pondération d’aucun des critères sera le candidat de l’opposition que les autres soutiendront. Les candidats conflictuels et opportunistes ne doivent pas être inclus dans ces discussions pour éviter de diviser le groupe en interne. Par exemple, un candidat conflictuel comme Noël Tshiani ne doit pas être admis dans ce groupe.

 

En outre, nous pensons que le choix doit se concentrer autour de Moïse Katumbi et du Dr Denis Mukwege pour les raisons suivantes :

 

• Moïse Katumbi est un homme d’affaires prospère doublé d’un adversaire politique farouche et indomptable. Il se bat dans l’arène politique depuis 2015 pour instaurer l’État de droit et la démocratie en RDC. Il est en mesure de mener une campagne et de rivaliser avec Félix Tshisekedi avec ses propres moyens. Sa parole et ses promesses valent leur pesant d’or. Son avantage est qu’il a ressuscité l’UDPS à Genval, en Belgique, et que Félix Tshisekedi est sa créature politique. De plus il sera soutenu par l’Église catholique avec son vaste réseau de paroisses partout en RD Congo. Le fait qu’il ait un léger bégaiement n’enlève rien à son sens pragmatique et à son élan de bâtisseur. En fait, tout ce qu’il touche se transforme en or. Sa faiblesse réside dans le fait que les caciques de l’UDPS ont peur de lui et sont prêts à lancer un « djihad tribal » pour l’anéantir, ce qui pourrait avoir d’énormes conséquences imprévisibles.

 

• Le Dr Denis Mukwege est un grand médecin et un défenseur des droits de l’homme. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2018 et est connu pour son travail humanitaire dans l’est du Congo, où il a soigné des milliers de victimes de viols et de mutilations sexuelles. Il apporterait, à coup sûr, justice aux nombreuses victimes de la guerre. Les mères de la RD Congo se battraient pour le soutenir. De plus, il serait soutenu par l’Église du Christ de la RDC. Bien que ses moyens soient limités, il pourrait mobiliser des sponsors à l’extérieur du pays, mais cela représente un prix qu’il devra payer un jour. De plus, la politique de la RD Congo est pleine de rapaces, de menteurs, et d’autres criminels qui n’existent pas dans le monde qui l’a élevé au rang de grand homme de la RD Congo.

 

Les cinq politiciens auxquels cette lettre est adressée possèdent certes les qualités nécessaires pour diriger le Congo et le sortir de la crise. Le problème est que Tshisekedi reste un obstacle et un adversaire redoutable qui cherchera à truquer les urnes pour imposer sa volonté. Cet homme n’a ni pudeur ni parole d’honneur et ne croit pas en ses propres engagements. Seuls Martin Fayulu et Katumbi ont l’ascendant nécessaire pour l’arrêter.

 

Nous vous exhortons donc à vous réunir et à négocier un accord pour que l’un d’entre vous devienne le candidat de l’opposition aux élections présidentielles de 2023. Le pays et l’Afrique tout entière vous en seront reconnaissants.

 

La Rédaction de Congovox.com