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Un manifestant entraine manu militari

Pourquoi le Congo a-t-il besoin d’élections l’année prochaine, par D.K.

Quand il a visité le Kenya et l’Ethiopie en juillet, Barack Obama lors d’une conférence de presse dit qu’il pense qu’il pouvait gagner une autre élection si la loi le lui permettait. « Je pense en fait que je suis un très bon président », avait-il plaisanté. Mais, poursuivit-il, « Je ne comprends pas le phénomène de dirigeants qui refusent de démissionner lorsque leurs termes se terminent. Personne ne devrait être président à vie. “Au cours de la dernière année, les présidents du Burundi, du Rwanda et du Congo-Brazzaville ont cherché à étendre leurs règnes, souvent avec de mauvais résultats. Pourtant, ce sont petits poissons par rapport à la République démocratique du Congo, où les observateurs se demandent si Joseph Kabila le président depuis 2001, voudrait faire la même chose. Le Congo est un des pays les plus dysfonctionnels de l’Afrique, après avoir émergé d’une guerre brutale qui pourrait avoir tué jusqu’à 5millions de personnes au cours d’une décennie (personne ne sait vraiment). Qu’est-ce qui pourrait arriver s’il le fait ?

M. Kabila est devenu président dans des circonstances obscures après que son père, Laurent-Désiré Kabila, fut assassiné par un de ses gardes du corps. En 2006, il remporta une élection après la rédaction d’une nouvelle constitution qui le limite à deux mandats de cinq ans. Donc, à la fin de 2016, M. Kabila devrait quitter le pouvoir. Mais peu sont sûrs qu’il le fera. En effet, des gens divers suggèrent qu’il peut essayer de tenir le coup. Les autorités congolaises ont affirmé que les élections qui sont dues en Novembre devront être retardées, peut-être pour des années. Ils disent aussi qu’un recensement doit être effectué en premier lieu, une tâche ardue dans un pays de la taille de l’Europe occidentale avec moins de routes pavées que le Luxembourg. M. Kabila lui-même a entrepris un redécoupage radical de 26 régions du pays, largement considéré comme une tentative de renforcer sa position autour du pays.

Pourtant, contrairement aux présidents dans des endroits comme le Rwanda et l’Ouganda, M. Kabila n’est pas assuré d’un parcours facile s’il cherchait à rester au pouvoir. Son soutien politique est relativement faible et plus concentré dans les troubles à l’Est. Ailleurs, les opposants se sont déjà massaient. En septembre, Moïse Katumbi, un politicien populaire et propriétaire d’un club de football, a démissionné en tant que gouverneur du Katanga, dans le sud du pays, pour protester contre ce qu’il a réclamé être les tentatives de subversion de la Constitution. A Kinshasa, la capitale, où M. Kabila a quelques partisans parmi la vaste population urbaine, désespérément pauvre, les partis d’opposition ont commencé à s’organiser pour protester. Une démonstration en janvier avait été réprimée par des tirs, avec près de 40 personnes qui furent tuées. Cela suggère que davantage la violence pourrait être probable.

Pendant ce temps, l’économie, soutenue depuis des années par les prix élevés des produits de base, peut-être commence à vaciller. Jusqu’ici, M. Kabila a été en mesure de maintenir les dépenses vers le haut. Mais faire de la politique est coûteux. En 2011, la fois précédente, M. Kabila avait combattu lors d'une élection, informations inconfortables à propos de plusieurs contrats miniers qui était vendus à des prix extraordinairement bas à des compagnies-écrans, qui avaient rapidement vendu les contrats pour plus. Il en de même pour payer les services de sécurité. Certaines personnes à Kinshasa craignent que le gouvernement puisse perdre le contrôle de la monnaie. Un nouveau cycle de l’inflation pourrait tester la loyauté des soldats et des officiers de police, qui sont à peine bien rémunérés comme il en est. Le pire scénario pourrait être une perte totale de l’ordre, peut-être dans la capitale. Qu’est-ce qui se passe pourrait dépendre de la pression internationale. Des diplomates occidentaux ont tendance à faire écho du point de vue de M. Obama : ils se pensent que M. Kabila devrait se retirer. Mais les pays africains voisins peuvent avoir d’autres opinions. En particulier, Denis Sassou Nguesso, le président de la République du Congo, qui a sa capitale Brazzaville directement en face de la rivière de Kinshasa, ne sera pas heureux de voir M. Kabila quitter le pouvoir quand il a fait de son mieux pour rester au pouvoir malgré les manifestations persistantes dans la rue. Quoi qu’il arrive, 2016 est peut-être une autre année de désordre pour le Congo.

SOURCE: http://www.economist.com/blogs/economist-explains/2015/12/economist-exp…

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