Sam Bokolombe à propos de l’adresse du Cardinal Monsengwo :

Il faut plus que des injures pour changer le Congo. Vous ne résolvez aucun problème en insultant Son Éminence Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, à la fois brillantissime intellectuel de notoriété mondiale, sage parmi les sages et grand esprit. Cela n’affecte nullement la splendeur du génie qu’il répand au Congo et ailleurs.
En revanche, vous révélez au monde toute l’ampleur de dégâts que la médiocrité a causés dans l’homme congolais et surtout la désespérante profondeur de l’enracinement des tentacules de ce fléau dans notre société. C’est pitoyable pour des gens dont on attend l’exemple.
En même temps, vous réveillez davantage notre conscience quant à la nécessité qu’il y a à instaurer un ordre institutionnel axé sur la morale dans notre pays que l’on se doit, par ailleurs, de remettre en urgence à l’endroit. À mon sens, on aurait pu y parvenir autrement.
En effet, quand hier ce prêtre adepte de la vérité et de l’excellence demandait aux médiocres de dégager, c’est la kabilie dans son ancienne configuration qui se sentait seule visée et le vouait systématiquement aux gémonies, lui et toute l’Eglise universelle. De notre part, avec vous, nous l’applaudissions et le béatifiions.
Aujourd’hui, il s’observe que la kabilie s’est mise en retrait, vous laissant le devant de la scène comme nouveaux alliés pour relayer cette sale besogne contre le Prince de l’Eglise perpétuant ainsi paradoxalement la réputation de la famille. Pourtant, la kabilie a aussi des qualités qu’on peut lui emprunter.
Une opposition qui « accède au pouvoir » est appelée à donner un contenu significatif à l’alternance, laquelle doit constituer une alternative qualitative et non s’inscrire dans le registre d’une continuité exécrée et honnie. Elle doit faire mieux au risque de vite faire regretter le passé au peuple.
Et dans le contexte de la nouvelle alliance qui s’est nouée, qu’il s’agisse de coalition ou de cohabitation, la présomptueuse opposition devrait bonifier la kabilie plutôt que d’en subir l’influence néfaste et s’avarier, se corrompre. Le mal d’hier ne suffisait-il pas pour le concurrencer et le promouvoir aujourd’hui
Enfin, qu’est-ce que le Cardinal Monsengwo a dit aujourd’hui qu’il n’aurait pu dire dans les mêmes circonstances des faits hier? Toujours attaché à la vérité et à la justice, l’homme n’a pas changé.

C’est vous qui n’êtes plus les mêmes. Vous avez muté et voyez le monde sous d’autres prismes...et à l’envers.
Cependant, la complexité de votre équation est loin de trouver solution dans la distribution, à tout va, des injures sur tout ce qui bouge et, surtout, sur tous ceux qui ne se plient pas à la pensée monolithique.

Il faut plus que des insultes et de l’intolérance pour changer le Congo.  -SBBY-