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Noel Tshiani

Urgent, Important : Noel Tshiani Décortique le Problème du Billet Collecteur et le Grand Danger de la Vente de la BCDC — Un Asservissement Voilé au Rwanda, Kenya et l’Ouganda

« Donnez-moi le contrôle de l’argent d’une nation et je me fiche de savoir qui fait ses lois » — Mayer Amschel Bauer Rothschild.

Cet éminent banquier international est couramment cité à ce sujet. Aujourd’hui, nous vous présentons ici-bas l’interview de Noel Tshiani. Un expert en matière bancaire qui a gagné ses gallons à la Chemical Bank de New York et puis la Banque Mondiale.

On attendait depuis longtemps que le spécialiste en lui se réveille ! Pour la toute première fois, nous avons l’honneur de le mettre à la une de nos canaux médiatiques (Twitter, Facebook et YouTube), car il le mérite en révélant le champ de mines financières posé par Joseph Kabila et qui risque d’asservir notre économie sur celle du Rwanda, Kenya et l’Ouganda.

Signalons néamoins une petite erreur de calcul pour l'attribution de 800 millions USD à 100 millions de Congolais. La conclusion reste valide pour 8 dollars par Congolais, une pitance !

Notons en outre, le fait que le président Kenyan est un grand actionnaire, si pas le propriétaire d’Equity Bank du Kenya et qu’il avait toujours visé la RD Congo. Ne soyons donc pas aveugle comme le dit Noel Tshiani et n’entrons pas mains et poings liés dans la Communauté d’États d’Afrique de L’Est. Vendre la BCDC serait une grave erreur !

I. LA GRAVE ERREUR DU BILLET COLLECTEUR

JOURNALISTE : Dans cette interview, l’invité du journal, d’abord le Billet collecteur, ça fait tollé général. Je vous ai lu sur Twitter qualifiant ça de la bêtise. Pour vous avez même envie de vous suicider. Qu’est-ce qui vous dérange dans ce billet collecteur on voit le président joseph Kabila, ancien président et Félix Tshisekedi et puis 6 millions pour fêter l’alternance.

NOËL TSHIANI : oui comme vous savez j’étais l’un des concepteurs du franc congolais. En 1997-98, nous avions travaillé d’arrache-pied à la demande de l’ancien président mzée Laurent désiré Kabila pour concevoir une nouvelle monnaie, le Franc congolais en remplacement du zaïre monnaie. Quand on avait le zaïre tous les billets de banque avec les effigies de l’ancien président le maréchal Mobutu Sese Seko. Et je me rappelle exactement quand le président de Laurent Désiré Kabila est arrivé au pouvoir. Il m’a appelé et il m’a dit : je voudrais qu’on remplace ses billets de banque immédiatement. Je vais demander pourquoi, parce qu’ils ne voulaient pas voir la photo de Mobutu Sese Seko circuler sur les billets de banque alors qu’il n’était plus au pouvoir.

Nous avons engagé des réformes et nous avons engagé des dépenses pour remplacer cette monnaie par une nouvelle monnaie et j’ai fait beaucoup d’efforts pour arriver à le convaincre lui-même que la nouvelle monnaie, le franc congolais ne devez pas avoir la photo du président en poste. Pourquoi ? Parce que si on arrive à changer le régime d’une façon ou d’une autre, le nouveau président pourrait être tenté de remplacer l’ancienne monnaie par une nouvelle monnaie où il mettrait sa propre photo. Donc ça engagerait des dépenses continues pour le pays, des dépenses qui sont inutiles.

Pour cette raison, j’avais convaincu le Président à l’époque, à ne pas faire cela. Et il avait accepté le franc congolais que nous avons aujourd’hui qui n’a pas la photo du président en poste sur les billets de banque.

Aujourd’hui, quand j’ai vu ce bien qu’on présente comme étant un biais des collections, qui a déjà une valeur faciale de dix mille francs, je pense que c’est un ballon d’essai. Si le peuple congolais arrive à accepter ce billet-là, demain ça deviendra un vrai billet des banques qui va circuler en démocratique du Congo. Et je pense qu’on aura fait en ce moment le fait du recul.

JOURNALISTE : Sur base de quoi ?

NOËL TSHIANI : on aura fait du recul par rapport à qu’on a déjà réalisé. On a déjà réalisé le fait que les billets déballera RDC n’ont pas la photo du président en poste. Ça, c’est la première raison, mais la deuxième raison c’est quoi ? C’est que pour imprimer un billet, même un billet de collection auquel on a donné la valeur de dix mille francs, même si ce n’est pas une valeur transactionnelle, en réalité si ça n’a pas des valeurs transactionnelles c’est que ça veut dire c’est que la valeur transactionnelle est de zéro. C’est-à-dire que ce billet vaut zéro. Maintenant pour imprimer ce billet il y a un coût de production. La différence entre le coût de production et la valeur réelle la valeur du billet, qui n’est pas la valeur faciale donc des dix mille francs, mais la valeur réelle de zéro, ça nous donne déjà une charge négative qu’on met sur le trésor public. Pourquoi engager des dépenses qui coûtent cher au trésor public alors qu’on aurait pu utiliser cet argent-là ? L’argent coute pour imprimer ses billets on aurait pu l’utiliser pour financer la gratuité de l’enseignement, pour réhabiliter l’hôpital. Par exemple les cliniques Kinoises qui sont derrière le grand hôtel qui sont complètement délabré. Par exemple pour augmenter les salaires des enseignants. J’ai visité quelques écoles comme le Collège Bonsomi où j’ai trouvé des enseignants de très haute facture qui ne demandent qu’une seule chose. Qu’on puisse les payer correctement pour qu’ils puissent se concentrer aux efforts de développement du pays. C’est-à-dire en enseignant les enfants correctement. C’est pour cela que je voudrais demander au président de la république, Félix Antoine Tshisekedi, de ne pas commettre cette erreur-là.

JOURNALISTE : L’erreur, c’est à quel niveau ? Par ce qu’il y a le visage de Kabila ? C’est ce qui fâche ?

NOËL TSHIANI : Non ! Je ne veux pas qu’il y ait des photos du président de la République, lui-même actuellement qui est en poste où son prédécesseur. On connait les conditions dans lesquelles son prédécesseur est parti. Vous croyez que les Congolais seraient contents de voir aujourd’hui l’image de Kabila sur les billets de banque. Je vous dirai non. Il y a peut-être des gens qui ne veulent pas dire la vérité. Mais je vous dis c’est que le sentiment que le peuple congolais a. Ils ne veulent pas voir la photo ni du président Félix Antoine Tshisekedi ni de son prédécesseur.

JOURNALISTE : Sur base de quel sondage. Vous avez fait un sondage pour dire des choses comme ça. Non !

NOËL TSHIANI : vous savez, je suis quand même spécialiste sur secteur. Et je voudrais vous informer que j’ai publié deux livres dans le passé : « la bataille pour une monnaie nationale crédible », la bataille dont je parle la, pour une monnaie nationale crédible, c’est la bataille pour le franc congolais, pour qu’il puisse retrouver la vitalité qu’il faut et que ça soit une monnaie aussi bonne que le dollar et l’euro. J’ai publié aussi et notre livre qui s’intitule « vision pour une monnaie forte, plaidoyer pour une nouvelle politique monétaire au Congo ». La vision pour la monnaie forte, la monnaie forte dont je parle, c’est Franc Congolais. Donc j’ai étudié ces questions-là et ce que je présente là, ce sont les conclusions auxquelles je suis arrivé. J’avais mené la réflexion dans le passé, en m’appuyant sur les expériences accumulées par d’autres pays à travers le monde, qui ont estimé que quand vous êtes président de la République, ne mettez pas vos photos sur les billets de banque. Pourquoi ? Parce que vous discréditez une monnaie qui déjà n’a pas des valeurs.

Le franc congolais n’a pas de valeur aujourd’hui. Vous savez quoi ? 95 % de la masse monétaire congolaise se trouve en dollars. Pourquoi elle se trouve en dollar, parce que les Congolais n’ont pas confiance dans les billets des banques qui circulent dans notre pays ? Alors il ne faut pas ajouter au problème. Cherchons à régler le problème pour crédibiliser la monnaie congolaise, pour qu’elle redevienne aussi bonne que le dollar et l’euro. Et, l’une des choses, que nous devons faire pour crédibiliser la monnaie, c’est déjà avoir des signes monétaires qui n’ont pas les photos des politiciens, qui n’ont pas les photos du président en poste, mais également de son prédécesseur qui est parti dans les conditions que nous connaissons. Tout le monde le sait la banque centrale aujourd’hui n’a pas de réserve d’échanges.

JOURNALISTE : Ah Bon !

NOËL TSHIANI : Les réserves d’échange qu’on a eu il y a un an, il y avait 1,200 milliards de réserves d’échange. Aujourd’hui on est descendu à environ 800 millions de réserves d’échange.

JOURNALISTE : Les réserves d’échange, c’est ce que Kabila a laissé ?

NOËL TSHIANI : oui, mais je ne voudrais pas donner du crédit là ou le crédit ne devrait pas être donné. Je voudrais dire ceci. Lorsque Joseph Kabila est parti du pouvoir, il nous a laissé 1,2 milliard de réserves d’échange. Il nous a laissé aussi 3,7 milliards de dettes intérieures et 4,7 milliards de dettes extérieures. Donc en réalité il n’y avait pas de réserve d’échanges. C’est qu’il nous a laissées là, c’est une gymnastique financière. En réalité on n’avait pas des réserves d’échanges. Kabila a laissé les caisses de l’état vides et on a présenté cela en disant… c’est des gymnastiques cosmétiques ! Pour dire, vous avez 1,2 milliard, je vous ai laissé 1,2 milliard, mais je vous laisse aussi, ça on ne le dit pas, 3,7 milliards de dettes intérieures qu’on ne paye pas. Et d’ailleurs la dette intérieure est beaucoup plus élevée que ça, vous savez pourquoi toutes les entreprises publiques, il y a des arriérés des salaires. Aller par exemple à la SNCC qui est une entreprise de l’état, il y a deux à trois années d’arriérés de salaires. La MIBA trois, quatre années cinq années d’arriérés de salaires ; la SONAS la même chose ; l’ONATRA la même chose. Quand on va faire l’inventaire…

JOURNALISTE : même à la SONAS ?

NOËL TSHIANI : à la SONAS partout ! Toutes les entreprises publiques sont en faillite ! Si on arrive à faire l’inventaire de tous ces arriérés de salaires, on les met ensemble, on ajoute à la dette intérieure, vous allez découvrir que la dette intérieure du pays avoisine environ 10 milliards de dollars. C’est une situation catastrophique. A comparer à 1,2 milliard de dollars de réserves que Joseph Kabila nous avait légués et aujourd’hui qui s’établissent simplement 800 millions de dollars. Que les gens comprennent très bien. Prenez les réserves d’échanges que nous avons aujourd’hui de 800 millions de dollars, divise par la population congolaise. La population congolaise, moi je l’approxime. Je fais l’approximation à 100 millions d’habitants que nous sommes aujourd’hui. Prenez 800 millions, divisé par 100 millions, vous trouvez 0.08 donc 8 cent par personne, à peu près 1000 francs. Si on donnait à chacun de nous donc mille francs, qu’est-ce que nous pouvons faire avec mille francs ? Ça veut dire que les réserves d’échanges ne valent pas grand-chose. Ce n’est rien, c’est dérisoire.

II. LA TRES GRAVE ERREUR DE LA VENTE DE LA BANQUE BCDC

JOURNALISTE : alors deuxième dossier c’est la BCDC va être racheté par un courtier Kenyan, danger ou meilleure chose pour le pays ?

NOËL TSHIANI : moi je crois que c’est un manque de vision pour nous en tant que Congolais qu’on vende la deuxième grande banque du pays à Equity Bank du Kenya. Et je vais vous dire pourquoi. Déjà, Equity Bank du Kenya c’est une banque étrangère. Nous avons aujourd’hui environ 15 banques commerciales en République démocratique du Congo. Toutes les banques appartiennent aux étrangers. Celui qui contrôle les bancs contre l’économie d’un pays. Si nous n’avons pas de Congolais dans les banques, ça veut dire que les Congolais ne contrôlent pas leurs propres économies. C’est la première chose.

Donc je voudrais qu’on inverse. En tant qu’autorité monétaire, si on a la banque centrale, on a le gouvernement qui travaillent ensemble, ils devraient miser à pouvoir ramener les congolais, quand je dis congolais, j’ai dit des individus ou des entreprises, le secteur privé ou même l’état dans le capital des banques. Deuxième danger que je vois, c’est que, Equity Bank même si elles portent l’étiquette du Kenya, elle est listée à la bourse de Kigali au Rwanda et de Kampala en Ouganda.

C’est que ça veut dire, c’est que les Ougandais et les Rwandais aux côtés de Kenyans sont actionnaires dans Equity Bank. Est-ce que les Congolais sont conscients qu’on est en train de vendre la deuxième grande banque du pays au rwandais, ougandais, et kenyan ? Ils ne sont pas conscients de ça. Donc je voudrais attirer l’attention de la perte de contrôle de notre système bancaire, mais également de notre économie au profit des Rwandais et de Kenyans. Nous voulons aller dans l’intégration africaine, mais il faut que ce soit une intégration africaine où nous n’entrons pas avec des pieds liés.

JOURNALISTE : nous allons bientôt à la Communauté d’états d’Afrique de L’Est.

NOËL TSHIANI : mais, il faut que l’on se pose pourtant la question de savoir qu’est-ce que nous en tant que pays nous avons comme rôle à jouer dans cette intégration-là. Si nous allons simplement avec des pieds liés, des mains liées avec des yeux bandés, c’est-à-dire que nous sommes des aveugles.

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