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Mario de  Zamaroczy, FMI

Visite et Mise en Garde du Fond Monétaire International en RD Congo

Une délégation du FMI a rencontré depuis hier  les ministres des Finances, de l'Economie, du Budget et du Plan. Ce matin c'était le tour des présidents de l'AN et du Sénat. La mission,- conduite par Mario  de  ZAMAROCZY  - a rencontré les deux  commissions écofin du Sénat et de l'Assemblée nationale.

La situation est grave, cela va très mal

D'emblée le chef de délégation a annoncé les couleurs : " Je suis venu donner le message suivant : La situation est grave, cela va très mal. Pourquoi cet état de choses ? Pour deux raisons

  1. le choc extérieur suite à la chute des prix des matières premières et
  2. l'impasse politique créée en RDC.

L'effondrement des réserves de la Banque centrale

A cause de cela en 2016 on a assisté à l'effondrement des réserves de la Banque centrale, avec

  1. une inflation de 23 %,
  2. la réduction drastique du pouvoir d'achat et (iii) l'effondrement des investissements.

3 milliards de dépenses à effectuer par l'Etat ne l'ont pas été et pour y pallier l'Etat a utilisé tous ses dépôts et a recouru aux avances de la Banque centrale en violation de la loi relative aux finances publiques.

De surcroît le budget 2017 est élaboré sur base d'hypothèses totalement irréalistes :

  1. exemple inflation prévue  à 19% alors que fin avril on est déjà à 12% et que fin juin on sera à 19%. Les prévisions réalistes étant de 45% pour la fin de l’année.
  2. Ainsi le taux de change prévu par le gouvernement  est de 1.600 francs congolais pour un dollar alors qu'il sera à 1900 ou à 2.000 à la fin de l'année.
  3. Le gouvernement pense à une augmentation des cours des matières premières alors qu’elle a déjà eu lieu depuis mi 2016 et qu'elle se stabilise actuellement.

En conclusion, comme la RDC n'a pas accès aux capitaux internationaux, le budget est totalement irréaliste et ne répond en rien aux besoins du Pays.

Le gouvernement a aujourd'hui deux options

  1. accumuler les arriérés (salaires, dettes extérieures et intérieures, et cela conduit à l'étouffement de l'économie ce qui exclut toute croissance) ou
  2. recourir aux avances de la BC avec comme conséquence : inflation, dévaluation ce qui équivaut à entrer dans un cycle infernal inflation-dévaluation avec des conséquences sociales impactées.

Une question a été posée : devant cette impasse le FMI peut-il aider la RDC ?

La réponse a été claire :

Faute d'avoir maîtrisé le Code minier il faut préalablement partir de données réelles. Ainsi le  budget 2016 est réalisé à concurrence de 4,8 mia. Or les prévisions 2017 sont de 8,9 mia c'est à dire 3,1 mia d'accroissement ou 64% dont l'essentiel proviendrait de l'extérieur (les prévisions sont de 2,7 mia).

Alors que faire pour rencontrer les deux causes principales afin de résoudre le choc extérieur et l'impasse politique ? 

Réponse : nous pouvons vous aider mais le choc extérieur ne relève pas de nous. Quant à l’impasse politique nous pouvons nous y engager mais voici les trois conditions :

  1. mise en place du CNSA avec son président,
  2. mesures de décrispation politique et
  3. calendrier électoral clair (opération par opération) et engagement irrévocable de s'en tenir à la date prévue pour les élections.

Si ces conditions sont remplies nous irons devant notre conseil d'administration pour l'appui budgétaire et pour le financement des élections. Si vous ne remplissez pas ces conditions vous êtes souverains et vous en porterez les conséquences politiques vous-mêmes. Nous vous aurons prévenus.

N.B. Par deux fois le représentant a parlé de Tshibala comme d'un gouvernement défait.

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