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De g. à dr. : Moïse Katumbi, Denis Mukwege, Martin Fayulu, Delly Sesanga, Matata Ponyo Mapon.

Présidentielle en RDC : les discrètes tractations de l’opposition en vue d’une candidature commune

L'article de Jeune Afrique rapporte qu'initialement, 24 candidats avaient été retenus sur la liste provisoire de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en République démocratique du Congo. Cependant, après la décision de la Cour constitutionnelle, il y a maintenant 26 candidats autorisés à se présenter aux élections, dont le président sortant Félix Tshisekedi. L'opposition semble divisée pour le moment.

 

Il existe un canal de discussion depuis plusieurs mois entre certains opposants à Tshisekedi, tels que Martin Fayulu, Matata Ponyo Mapon, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Denis Mukwege. Ils ont tenté de montrer une unité sur les questions électorales, mais l'idée d'une candidature commune de l'opposition est restée en suspens en raison de divergences de stratégies.

 

Selon des informations, certains candidats de l'opposition ont été approchés en octobre par l'ONG sud-africaine In Transformation Initiative (ITI) pour participer à un "dialogue préparatoire" en vue des élections. Les discussions visent à explorer la possibilité de collaboration entre les différents candidats, y compris la possibilité d'avoir un candidat commun et une plate-forme électorale commune. Le dialogue se déroulera en deux étapes, d'abord en Afrique du Sud avec deux délégués de chaque candidat, puis une réunion en personne des candidats pour prendre des décisions finales.

 

L'ITI, fondée par d'anciens acteurs de la transition post-apartheid en Afrique du Sud, a déjà joué un rôle dans les discussions politiques en République démocratique du Congo en 2018. Il reste incertain si l'opposition parviendra à présenter un candidat commun compte tenu du nombre de candidats et du calendrier serré de la campagne électorale. Les stratégies des différents candidats restent floues, mais l'idée d'un ticket présidentiel avec un candidat à la présidence et un Premier ministre potentiel semble être une possibilité. Voici l'Integralité de l'article de Jeune Afrique ici-bas et cliiquez sur l'image pour lire notre lettre ouverte.

 

 

Opposition RDC - Candidate Unique

Ils étaient 24 candidats à avoir été retenus sur la liste provisoire de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Ils sont désormais 26 à pouvoir se présenter sur la ligne de départ après le repêchage de deux concurrents supplémentaires par la Cour constitutionnelle. Face à Félix Tshisekedi, qui brigue un second mandat, l’opposition avance pour le moment en ordre dispersé.

« Dialogue préparatoire »

Un canal de discussion existe depuis plusieurs mois entre certains adversaires du président congolais, à l’instar de Martin Fayulu, Matata Ponyo Mapon, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Denis Mukwege. Plusieurs d’entre eux avaient d’ailleurs tenté d’afficher un front uni sur les questions électorales, notamment après s’être réunis à Lubumbashi, en avril. Mais l’idée d’une candidature commune de l’opposition était jusque-là restée en suspens, nombre de ces personnalités ayant, pour le moment, des stratégies divergentes en amont des échéances électorales.

 

Selon nos informations, certains candidats de l’opposition ont été approchés à la fin du mois d’octobre par une ONG sud-africaine, la In Transformation Initiative (ITI). Parmi eux figurent Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga, Denis Mukwege et Matata Ponyo Mapon. Ces derniers ont été invités à prendre part à un « dialogue préparatoire » dans le cadre de la préparation des prochaines élections.

« Candidature et plateforme commune »

Selon les termes proposés par l’ONG aux participants, les discussions permettront « d’explorer les possibilités de collaboration entre l’opposition ». « Cela peut impliquer, entre autres, la possibilité d’avoir à la fois un candidat commun et une plate-forme électorale commune », précise la proposition de l’ITI, que Jeune Afrique a pu consulter.

 

Toujours selon nos informations, le format de ce dialogue doit avoir lieu en deux temps. Une réunion doit tout d’abord se tenir en Afrique du Sud entre deux délégués de chacun des candidats sollicités et engagés dans ce processus. Sauf changement, celle-ci doit être organisée en début de semaine prochaine. L’idée étant, dans la foulée de ce conclave censé durer trois jours, de réunir les candidats en personne pour trancher les options retenues préalablement par leurs lieutenants.

Négociateurs de la fin de l’apartheid

Fondée en 2013 par d’anciens acteurs de la transition post-apartheid, l’ITI compte parmi ses directeurs Roelf Meyer. Négociateur en chef du gouvernement du Parti national (au pouvoir pendant l’apartheid), il était notamment en charge des discussions avec le Congrès national africain (ANC, en anglais) alors représenté par Cyril Ramaphosa, aujourd’hui président de l’Afrique du Sud. Il a par la suite été ministre de Nelson Mandela.

 

Mohammed Bhabha, un ex-membre de l’ANC qui a été l’un des négociateurs de la Constitution sud-africaine post-apartheid fait lui aussi partie des directeurs de l’ITI, comme Ivor Jenkins, spécialiste dans la résolution de conflits et la transition politique. Contactés, différents membres de l’ITI n’ont pas souhaité répondre à nos sollicitations.

 

L’ONG n’est pas novice dans ce type de démarche ni étrangère aux dossiers politiques congolais. En octobre 2018, deux mois avant les dernières élections présidentielles, elle avait réuni plusieurs leaders d’opposition, dont des candidats déclarés à la succession de Joseph Kabila. Les discussions de Genève, sous l’égide de la Fondation Kofi Annan, avaient ensuite permis à l’opposition de faire émerger un candidat commun, en la personne de Martin Fayulu – avant que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ne fassent route à part.

Vers un ticket ?

Si l’idée d’une candidature unique de l’opposition semble à ce stade écartée, ces leaders parviendront-ils à faire émerger un ou plusieurs candidats communs ? Rien n’est moins sûr. Si en 2018 plusieurs poids lourds de l’opposition avaient été empêchés de concourir, à l’image de Jean-Pierre Bemba ou Moïse Katumbi, la totalité des candidatures déposées ont cette fois été validées. Le calendrier est également plus resserré qu’en 2018 et la campagne électorale doit débuter normalement le 19 novembre. Dans ce contexte, la marge de négociation semble limitée même si la multiplicité des candidatures de l’opposition réduit ses chances dans le cadre d’une élection à un seul tour.

 

Les stratégies des différents candidats sont pour le moment assez floues. Lequel d’entre eux acceptera cette fois-ci de retirer sa candidature au profit d’un autre ? L’hypothèse d’un ticket réunissant un candidat à la présidence accompagné de celui qui, en cas de victoire, deviendrait son Premier ministre ou le patron d’une autre institution peut-elle séduire ?

 

Pour le moment, en privé, chacun prend soin de se poser en homme providentiel. Denis Mukwege, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Matata Ponyo Mapon présentent leurs candidatures pour la première fois. Après avoir longtemps tergiversé et misé sur un boycott du scrutin, Martin Fayulu a décidé de tenter de prendre sa revanche après le scrutin controversé de 2018 qu’il affirme toujours avoir remporté. « L’idée de cette première réunion de trois jours est déjà de savoir si tout le monde peut s’entendre sur l’utilité d’une candidature commune », glisse le bras droit de l’un des candidats.

 

SOURCE: Jeune Afrique

 

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