Skip to main content
Felix Tshisekedi,

Félix Tshisekedi à Lubumbashi : Entre Menace et Campagne Électorale.

RDC - Lubumbashi: 05/12/2023: Nous devons tous mettre de côté ce que le premier citoyen avait dit pour défendre Moise Katumbi en tant que Congolais. Pourtant, ses déclarations se trouvent dans la vidéo ci-contre.

 

Nous devons également mettre de côté le fait que son cabinet était composé à 90% d'une seule tribu, les Balubas du Kasai, à l'exception des gens du Sud-Kivu, la province d'origine de son épouse. De plus, nous devons oublier que c’est l'ancien gouverneur Richard Mujez qui avait initié le projet de l'aéroport de Kolwezi. En outre, nous devons reconnaître que ceux qui parlent le « Amujambo » swahili sont considérés comme des étrangers. La mémoire partielle, sélective du président Fatshi inquiète et interpelle tout Congolais en âge de voter, car il risque de nier demain qu'il a ravivé le tribalisme, qu'il a effectué plus de 500 voyages à l'étranger, que la corruption s'est propagée et enracinée sous son règne, et qu'il a qualifié Paul Kagame, un homme responsable de la mort de plus de 12 millions de Congolais, de son frère.

En outre, c'est lui qui avait invité et hébergé les M-23 à Kinshasa pendant 16 mois. N'est-ce pas que ses deux femmes et ses enfants sont tous Belges ? Peut-il vraiment considérer son principal opposant comme étranger, ou s'agit-il simplement d'une manœuvre politique ? Est-ce qu'il fait cela délibérément pour irriter le peuple congolais, ou est-il vraiment un amnésique et malade qui s'ignore ? Ce préalable nous guide pour décortiquer son discours à Lubumbashi, la deuxième plus grande ville du pays.

 

La venue nocturne de Félix Tshisekedi à Lubumbashi, en pleine campagne présidentielle, avait davantage des allures de menace que de séduction électorale. Au lieu de se présenter en tant que candidat cherchant à conquérir les cœurs et les voix de la région du Katanga, Tshisekedi a adopté un ton rappelant celui d’un gourou menaçant, creusant ainsi les fossés au lieu de les combler.

 

 Une Attente Prolongée : Les partisans de Tshisekedi, réunis dans une attente fébrile, étaient restés jusqu’à des heures tardives pour voir leur candidat. Cette attente, qui s'est prolongée bien au-delà des horaires prévus, a été interprétée par certains comme un manque de considération.

 

 Une Mobilisation Controversée : Lubumbashi, bastion de Moise Katumbi, représentait un choix stratégique pour Tshisekedi. Dans cette ville accueillant une importante communauté kasaienne et des populations diverses, la campagne de Tshisekedi visait à rallier des soutiens dans un contexte de mobilisations jugées précédemment tièdes à travers le pays. La présence massive de ses partisans, en particulier à la poste de Lubumbashi, témoignait d’une tentative de relancer une campagne en difficulté.

 

Le Tribalisme, un Enjeu Central : Dans son discours, Tshisekedi a directement abordé la question du tribalisme, un fléau nuisant à la cohésion nationale. Malgré les critiques le dépeignant comme un acteur de ces dynamiques, son message visait à se positionner en défenseur de l'unité. Cependant, ses déclarations ont soulevé des interrogations sur sa propre implication dans ces clivages.

 

Des Erreurs de Communication : La visite a aussi été marquée par des gaffes. D'une part, il a mentionné que des étrangers viendraient parler en swahili aux habitants de Lubumbashi, alors que le swahili est une langue couramment parlée dans la région. Cette confusion a révélé soit une méconnaissance des réalités linguistiques locales, soit une tentative de s’en prendre à Moise Katumbi, locuteur courant du swahili et du lingala, compétence que Tshisekedi ne partage pas. Un autre point de discorde fut ses propos perçus comme menaçants envers les Katangais, notamment suite aux incidents de Kamina et Kasumbalesa, exacerbant les tensions entre Katangais et Kasaiens. Cependant, ses efforts pour se positionner en unificateur sont teintés d'ironie, étant lui-même souvent perçu comme un acteur de la politique tribale. 

 

Le passage de Tshisekedi à Lubumbashi an mis en lumière les dilemmes d’une campagne en quête d'identité. Cherchait-il à unifier ou à diviser ? À rassurer ou à menacer ? Ces questions demeurent ouvertes au moment où Moise Katumbi, son challenger, semble prendre l'avantage dans la course à la présidence, soutenu par de fortes mobilisations partout où il se rend.

 

Jean-Marie Muntu

Categories

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.